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Cheminade : « pourquoi il faut voter pour moi »

vendredi 20 avril 2012

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Nous voici en fin de campagne.

L’objet de cette réunion est d’expliquer pourquoi il faut voter pour moi après-demain – c’est-à-dire pour les idées que j’ai tenté de mon mieux de défendre.

  • La première raison est négative : le rejet des héritiers du régime des partis, qui ont eu l’occasion d’exercer le pouvoir avec le succès que l’on sait : un échec au permis de conduire politique qui a conduit le véhicule France contre le mur de la réalité économique et aux arrangements entre amis : celui qui se présente comme « le candidat du peuple » se rend au Crillon avec ses donateurs, celui de la Rose fréquente les banquiers à la recherche d’un « vrai équilibre » et Mélenchon s’est égaré dans les Buisson. Les candidats du peuple fréquentent peu les cantines du peuple.
  • La deuxième raison de voter pour moi est qu’après avoir fait le bon diagnostic de la crise en 1995, l’on peut me faire un peu plus confiance qu’aux autres pour avoir établi aujourd’hui l’ordonnance de la guérison.
  • La troisième raison est que j’ai été celui qui a posé dans cette campagne la question déterminante : ou bien l’Etat reprend le contrôle de sa dette, c’est-à-dire de l’émission de monnaie et de crédit, avec une banque nationale et un pôle public d’investissement, ou bien il continue à la livrer aux banques, dont la Banque centrale européenne paie les dettes de jeu avec du crédit de plus en plus complaisant. Cela s’appelle la règle d’or de l’équilibre budgétaire, que la droite veut inscrire dans la Constitution, et qui masque le renflouement des perdants pour qu’ils puissent rembourser les gagnants, tout en imposant au peuple une purge sociale destructrice. C’est l’austérité du chancelier Brüning dans l’Allemagne du début des années trente, et de Pierre Laval en France en 1935 – une politique admirée par Benjamin Lancar, le dirigeant des Jeunesses populaires de M. Sarkozy, et qui a conduit alors aux conséquences que l’on sait. Léon Blum, à son procès de Riom, le 20 février 1942, avait alors justement dénoncé « les tenants d’une rigueur extrême, qui a conduit l’Europe au chaos » .

Ils sont de retour et ont recommencé en Grèce.

  • La quatrième raison de voter pour moi est que si j’ai été attaqué beaucoup plus que les autres et constamment harcelé, c’est que je représente le pire ennemi du système en place qui nous a conduits au désastre. Un vote pour moi est un vote contre l’oligarchie financière, un vote pour qui respecte ceux qui votent.
  • Enfin, la cinquième raison est que la gauche cumulera bientôt tous les pouvoirs : Présidence, Assemblée nationale, Sénat et collectivités territoriales. C’est une bonne chose car elle n’aura plus d’excuses. Je serai alors, avec un effet de levier proportionnel au nombre de voix que j’aurai obtenues ou à l’attention que j’aurai appelée, celui qui la mettra sous surveillance pour juger si elle relève le défi de l’histoire.

J’ai déjà été le premier à dénoncer le chantage que constitue le produit financier qu’Eurex vient d’émettre contre la dette française, le 16 avril. Celui qui a dénoncé le monde de la City et de Wall Street, ses fonds spéculatifs et ses plateformes alternatives, opérant dans l’opacité la plus complète depuis l’application en France de la directive européenne du Marché des instruments financiers (MIF), le 1er novembre 2007. Il ne s’agit pas d’un complot mais d’une question existentielle, pour eux comme pour nous. Ou bien l’Europe se fera dans l’intérêt des peuples, ou bien sous le joug de la City et de Wall Street.

La tempête vient ; voter pour moi, c’est préférer un Pantagruel aux Panurge de la politique.

Vous constaterez que je ne vous ai parlé ni d’espace, ni de nucléaire : ce sont des points essentiels, mais ce sera pour après. Je représente dans ce domaine le moyen et le long terme, m’efforçant parmi les aveugles verts et les malvoyants politiques de voir avec les yeux de l’avenir, ceux de la raison et du cœur.

Solidarité et Progrès, le parti qui me soutient, présentera cent candidats aux élections législatives (pas moi, comme il a été dit à tort, mais Solidarité et Progrès).

Pour faire la preuve qu’au-delà des présidentielles, d’autres que moi, de plus en plus nombreux et de plus en plus édifiés sur les mœurs de notre pays, sont capables d’exprimer les idées que j’ai essayé de défendre, j’espère en mieux et encore plus vigoureusement.

Trouver ces candidats, hommes et femmes, n’est pas pour Solidarité et Progrès un problème. Financer les campagnes, lui, en est un. Car le mode de financement de la vie politique, dans notre pays, réserve les moyens de l’Etat à ceux qui exercent déjà le pouvoir, notamment pour ce qui est des élections législatives.Comme il est nécessaire de faire sauter le verrou financier pour rétablir la justice sociale en Europe et dans le monde, il est nécessaire de faire sauter le verrou qui ferme l’accès au politique dans notre pays. Ce sera notre tâche, comme de reparler des grands absents de cette campagne qu’ont été la politique étrangère, les institutions politiques, la santé, le logement et la culture – et les collectivités territoriales de France et d’outremer oubliées – les médias et les partis ont préféré la viande halal et le permis de conduire. Dans un pays où l’on détruit les outils de travail et on impose un saccage social, où les banques jouent avec ce qui se mange et se respire, on parle d’autre chose. On culpabilise et on évite l’essentiel.

Bref, nous nous battons pour sortir de l’enfumage. Soyons nombreux à élever l’exigence !

Je terminerai par quelques mots sur la campagne elle-même.

Nous avons participé à cette campagne dans des conditions très difficiles :

  • Face à l’absence de moyens financiers par rapport aux autres candidats (un budget de 300 000 euros), alors que même les plus « petits » des autres candidats ont eu un budget double, triple ou quintuple, et les cinq héritiers (Mme Le Pen et MM. Mélenchon, Hollande, Sarkozy et Bayrou) un budget dix ou plus de cinquante fois plus élevé.
  • Face à une campagne lancée par une certaine presse et certains hommes politiques qui ont tenté de troubler mon message en me faisant passer pour un « farfelu » ou un « doux dingue » (ce sont leurs mots) alors qu’ils avaient constitué des fiches à mon encontre et, généralement, pas lu une ligne de mon programme. Le lynchage auquel ont procédé La Chaîne parlementaire et France 2 , lors de l’émission « Des paroles et des actes », n’ont été que le paroxysme de cette campagne, qui a par ailleurs déconsidéré ses auteurs.
  • Enfin, face à l’attitude d’une certaine presse écrite, dont le cas extrême est celui du Monde , qui a décidé de me mettre à l’index. Je rappelle que dans son numéro du 10 avril 2012, une note en bas de page de ce quotidien du soir précise  : « Nous n’avons pas interrogé Jacques Cheminade, position qui est celle du journal Le Monde depuis l’officialisation de sa candidature. » Cette injure inouïe au pluralisme politique est révélatrice d’un état d’esprit qu’Hubert Beuve-Méry critiquait à la fin des années trente en s’en prenant à « cette étrange conception du journalisme qui devait normalement porter des fruits de plus en plus amers ».

Bref, jeter le voile du silence ou mettre tant d’acharnement à s’efforcer de détruire un candidat par ailleurs décrit comme « farfelu », indique qu’autre chose se trouve ici en jeu.

La mention constante du nom de Lyndon LaRouche (jamais par moi) en est l’expression, dans un contexte de contrevérités, de citations tronquées et de mises en cause rappelant la façon de procéder de régimes totalitaires. Je sais (et je dispose de preuves) que l’ambassade des Etats-Unis répand depuis plus de trente ans, avec l’appui de nombreux sites internet, ce message en France pour me nuire, voyant dans mon action une menace de voir s’étendre les idées de Lyndon LaRouche en Europe.

Parlons donc de Lyndon LaRouche, puisque ceux qui m’ont visé ont mis constamment son nom en cause, dans ce contexte. Lyndon LaRouche a été et demeure l’ennemi du monde de la City et de Wall Street, qui le lui rend bien. Il représente aujourd’hui aux Etats-Unis l’esprit des pères fondateurs de ce pays, de Lincoln, de Roosevelt et de ce qui a été tenté par les frères Kennedy. L’un de ses soutiens les plus constants a été Mme Amelia Boynton Robinson, la grande dame des Droits civiques américains avec Rosa Parks, et la première à organiser la venue de Martin-Luther King dans le sud des Etats-Unis.

En France, lorsque LaRouche a été l’objet d’un procès politique aux Etats-Unis, digne des mœurs du maccarthysme, ce sont des Résistants qui se sont levés pour le défendre : Marie-Madeleine Fourcade et Jean-Gabriel Revault d’Allonnes. Ramsey Clark, le ministre de la justice de Lyndon Johnson et auteur des lois sur les Droits civiques, a jugé que le harcèlement judiciaire et politique dont Lyndon LaRouche avait fait l’objet aux Etats-Unis était l’opération de distorsion de la justice et de « biais » politique la plus grave et la plus extrême qu’il ait eu à connaître dans l’histoire américaine du XXe siècle.

Ce n’est pas moi qui ai mentionné le nom de LaRouche dans cette campagne présidentielle, bien que j’aie jugé normal de mettre sa référence dans les liens de mon site internet. Je devais donc cette rectification à ceux qui s’interrogent et désireraient – légitimement – creuser le sujet.

Pour les autres, qui comme autant de picadors ont tenté d’utiliser le nom de LaRouche comme une pique pour tenter d’épuiser l’animal, c’est-à-dire moi, je leur donne rendez-vous avec ce qui va se passer au cours des prochaines mois et des prochaines années.

Il me reste à conclure en soulignant que lors de nos interventions de rue, ayant rassemblé dans plusieurs dizaines de villes, avec ou sans moi, toujours entre cinquante et cent vingt personnes, comme à Lille, nous avons recueilli les encouragements et le soutien de femmes et d’hommes en état de recherche politique, et dont la colère sourde monte dans ce pays. J’ai aussi personnellement rencontré, lors de mes déplacements, dans les gares, dans la rue ou dans les trains, des Françaises et des Français qui sont venus spontanément à moi pour m’exprimer leur soutien et me dire « bon courage ».

A la sortie de la réunion organisée par « Ni putes ni soumises », je retiendrai pour finir cet homme et cette femme qui sont venus me dire qu’ils voteraient pour moi en raison de l’attitude que les médias ont eue à mon égard. J’ai dû les convaincre qu’il ne s’agissait pas de tous les médias, mais d’un quarteron de journalistes naturellement aux ordres du pouvoir perçu comme dominant.

Cette femme et cet homme m’ont alors dit une chose à laquelle je n’avais moi-même pas pensé : « Vous venez de vous exprimer sur la question du droit de la femme. Or nous venons de prendre conscience que, dans votre projet, il y a plusieurs pages sur "l’épanouissement familial et la lutte contre le sexisme". Nous constatons que vous avez sur ce sujet des choses passionnantes à dire, comme sur les quartiers populaires et l’immigration.

« Or jamais, jamais les journalistes ne vous ont posé une seule question sur ces sujets, mais ont au contraire constamment tenté de caricaturer vos positions sur l’espace comme des gamins dans un bac à sable qui imitent leurs voisins. »

Je pense que les Françaises et les Français s’apprêtent à montrer qu’ils ne sont pas du côté des incompétents, des truqueurs et des bizuteurs, et qu’un soutien pour mes idées s’exprimera avec vigueur. J’appelle ici les indécis, ceux qui pensent s’abstenir et tous les insoumis à me soutenir. J’espère simplement, car la situation est très grave en Europe et dans le monde, que ce sera le plus vite possible. En tous cas, contrairement aux espoirs de certains, je ne suis pas seul – et je serai de moins en moins seul.


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