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Conspirationnisme

mardi 15 juin 2021

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L’étiquette infâmante à laquelle ont recours les chiens de garde du système dominant est « conspirationnisme ». Face à un débat qui bascule dans la délégitimation systématique de l’adversaire, il est essentiel de retrouver le chemin de la raison.

Retrouver le chemin de la raison.

Ce système politique verrouille toute possibilité d’alternance, par l’argent et la sélection des médias. L’accès à la candidature à la présidence de la République est ainsi devenu pratiquement bloqué au profit des privilégiés. A l’origine, pour assurer une certaine égalité, on avançait à chaque candidat ayant recueilli les parrainages exigés un million de francs. Aujourd’hui, c’est 153 000 euros. Soit, selon les statistiques de l’INSEE, huit fois moins en pouvoir d’achat. De plus, les médias font la loi. Si l’égalité est apparemment préservée pendant les 15 derniers jours de la campagne, au cours des quatre semaines qui les précèdent, c’est devenu « l’équité ». Un principe de droit anglo-saxon qui est bafoué en offrant le temps de parole aux candidats ayant recueilli le plus de voix dans le passé, favoris des sondages et disposant de plus de moyens financiers pour faire campagne. Autant dire que l’élection se déroule à guichets idéologiques fermés. Sans parler de la couverture médiatique privilégiée réservée à Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Est-ce « conspirationniste » de l’affirmer ?

C’est ce blocage de la démocratie qui tend à faire basculer dans l’irrationnel et la violence ceux dont les aspirations politiques semblent éternellement condamnées à l’opposition. La « droite » et la « gauche » ayant pratiqué une même politique du « monde de l’argent », la colère ne peut que monter. Quand la manipulation électorale ne suffit pas, le gouvernement transforme les forces de maintien de l’ordre en forces de répression. Ainsi, le 24 novembre 2018, à dix heures du matin, la police a chargé les Gilets jaunes, sur ordre et à froid.

Il ne faut donc pas s’étonner que la récente enquête de Fondapol montre que pour la grande majorité des interrogés, les médias parlent de sujets qui ne les concernent pas : 67 % des non ou peu diplômés, 64 % des ouvriers et 63 % des classes moyennes. Ceux-là vont naturellement chercher si la vérité est ailleurs... Et cet « ailleurs » est lui-même piégé.

On a ainsi prévu sur les réseaux sociaux des algorithmes qui rassemblent par la rancœur et la haine, non par des propositions ou des actions pour changer les choses. On exhibe ensuite les échantillons caricaturaux de protestataires pour les discréditer. Un exemple ? L’astroturfing des anti-masques et anti-vax extrémistes – l’illusion d’être nombreux, donnée grâce à de faux comptes répliquant des messages pré-écrits. Leurs raids numériques planifiés justifient alors la répression sur des réseaux sociaux contrôlés par des « anciens » des services de renseignement anglo-américains ou du Conseil de l’Atlantique (sur Reddit comme sur Facebook, sur Microsoft comme sur Twitter). Est-ce conspirationniste de l’affirmer ?

Il est vrai que les réseaux sociaux sont trop souvent le défouloir de frustrations et de rages. Reste à définir en quoi consiste la recherche de la vérité.

Démentir ou réfuter une chose consiste à démontrer qu’elle est fausse parce qu’elle est incomplète ou erronée. Référons-nous ici au Traité de la réforme de l’entendement de Spinoza. Les modes de l’erreur sont la perception par ouï-dire, par des expériences vagues et « lorsque nous inférons une cause à partir de quelque effet . La recherche de la « cause vraie » exige que le cœur et la raison associés aillent au-delà des simples effets.

Aujourd’hui la plupart des pays occidentaux ont une politique qui n’est pas en accord avec la demande des peuples et ne respecte ni les souverainetés nationales ni les souverainetés individuelles. Une autre politique est donc nécessaire, sortant du piège qui nous a été tendu, pour servir la cause vraie du développement mutuel et de la paix dans le monde.


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L’édito de Jacques Cheminade est publié tous les 15 jours dans le journal Nouvelle Solidarité.