La crise des subprimes a été présentée comme la cause de la grande crise financière de 2007-2009. En fait, il ne s’est agi que de sa manifestation, due à la multiplication des prêts immobiliers accordés à des emprunteurs notoirement insolvables, les organismes financiers prêteurs ayant espéré, en cas de défaut de leurs clients, de se rattraper en saisissant leurs biens. Ce calcul cynique s’est avéré faux lorsque le prix des biens immobiliers s’est effondré, faute de clients solvables, et que les biens saisis sont devenus invendables. C’est le moment où les agences financières, et en particulier les mégabanques, se sont retournées vers les Etats en leur demandant de les renflouer. Ce qui fut fait, en déversant des flots de liquidités sur les marchés, sans cependant susciter une reprise économique, le secteur monétaire et financier s’étant découplé de l’économie physique.
Les "allègements quantitatifs" qu’ont depuis multiplié les banques centrales n’ont ainsi fait que créer de nouvelles bulles, avec la même logique que celle ayant crée les subprimes, cette fois dans les secteurs de l’énergie, des dettes étudiantes, des emprunts pour l’achat d’automobiles et bien plus encore pour les opérations purement spéculatives condamnées à ne plus trouver de contreparties au moment de leur dénouement. De plus, la baisse des taux d’intérêt a créé une situation explosive pour les sociétés d’assurance et les fonds de pension, qui dépendent pour leurs ressouces des taux d’intérêt sur les obligations qu’elles possèdent. Seule une hausse des taux d’intérêt leur permettrait de se refaire, mais celle-ci tarirait la possibilité dont disposent aujourd’hui les grandes banques d’emprunter à taux pratiquement zéro pour spéculer en espérant des profits supérieurs. Ainsi, au sein du système existant, et qui plus est à l’aplomb des 700 000 milliards de produits financiers dérivés, qui représntent plus de dix fois le produit intérieur brut mondial, une crise bien pire que la précédente aura fatalement lieu à relativement brève échéance, quelle que soit la médecine monétaire administrée.
C’est pourquoi il faut enfin tirer la leçon de la crise des subprimes et changer de système !