Le G5 Sahel vient de se réunir. Les principales décisions qu’exigent les circonstances n’ont pas été prises. Notre intervention au Mali a échoué car, comme je l’avais prévu le 12 janvier 2013, il était inéluctable que cela se produise si nous ne changions pas de politique. Nous devons aujourd’hui en tirer les conséquences.
Tout d’abord en organisant de toute urgence une véritable aide économique et sanitaire en faveur de l’ensemble des pays du Sahel. En ayant pour objet d’assurer un développement gagnant-gagnant, sans mainmise sur les ressources naturelles et en mettant en place une sortie ordonnée du franc CFA, devenu euro CFA.
Pour cela, il est nécessaire de coopérer avec tous les Etats susceptibles d’investir dans la région, y compris la Chine, suivant les perspectives fixées par les gouvernements et les peuples des pays concernés..
Nous devons retirer nos soldats également en accord avec les pays et les peuples de la région. Je suis convaincu que la meilleure arme contre le djihadisme est la paix par le développement économique mutuel et non une guerre dans laquelle la misère et le désarroi entraînent la multiplication de combattants. La pauvreté est le terreau du terrorisme.
Bien évidemment, dans ce nouveau contexte, une coopération doit être engagée dans la lutte contre le djihadisme, en laissant les couteaux au vestiaire mais en continuant l’évaluation et le renseignement, non pour tuer des êtres humains mais pour mieux mesurer les causes de leur détresse et s’efforcer de les réparer.
Inspirons-nous de l’exemple qu’en son temps donna la politique de Modibo Keita et redonnons-lui tout son sens au XXIe siècle, pour qu’une amitié sans arrière-pensées puisse naître entre nos peuples, libérés des féodalités financières et de menées néo-coloniales de toutes sortes.
Il y a urgence, à l’échelle de l’Afrique et du monde.