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Elections municipales : en attendant une renaissance

lundi 29 juin 2020

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Elections municipales : en attendant une renaissance

Déclaration de Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès.

Paris, le 29 juin 2020 – Il y a quatre-vingts ans le général de Gaulle lançait l’appel du 18 juin. Par leur vote, les Français viennent de lancer hier un appel à l’émergence de repères et de forces de nature à renouveler notre vie politique. Derrière les contradictions dans le jeu des acteurs et les incantations déclinistes ou vertes de certains se dessine un paysage nouveau.

Les abstentions ont atteint 58,4%, 4 points de plus qu’à un premier tour et près de 20% de plus qu’en 2014. Les libéraux diraient que la qualité de l’offre ne répond plus aux exigences de la demande. En fait, il s’est agi d’un rejet du régime des partis existants : échec de la majorité présidentielle, non victoire de la droite et succès relatif d’une gauche à la remorque des Verts. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, l’a reconnu sans mégoter en saluant un « immense élan qui se lève dans toute la France », celui, selon lui, d’un bloc écologico-socialiste admettant un candidat écologiste aux présidentielles.

Car la grande affaire du moment est la vague verte, dont chacun cherche à être un peu éclaboussé. Presque tous de dire qu’elle porte à gauche, alors qu’elle a bénéficié de nuances électorales qui étaient macroniennes il y a moins de deux ans. L’habileté d’Anne Hidalgo pour capter ce changement à Paris est un bel exemple d’opportunisme réussi.

La victoire de Pierre Hurmic à Bordeaux, candidat depuis 1995 et qui a repris une municipalité que la droite tenait, de Chaban-Delmas à Juppé, depuis 73 ans, est un bel exemple de ténacité recompensée. Comme lui, Michèle Rubirola à Marseille a bénéficié du discrédit des « élites » en place et de son engagement personnel de médecin exerçant pendant la pandémie.

Le combat qui promet de s’étendre entre Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble, et Yannick Jadot, est au contraire un déchet du vieux monde porté par la vague verte. L’acclimatation rouée de Louis Aliot à Perpignan en est un autre.

Bien peu de commentateurs ont constaté que l’annonce de ces résultats a précédé la fermeture, cette nuit du 29 au 30 juin, du second réacteur de la centrale de Fessenheim. Signe du déclassement de la France, on laisse tomber du haut de l’arbre de l’énergie notre fromage nucléaire entre les dents des forces financières qui jouent à tout va la finance verte.

Oui, jaune, verte ou plus rouge, la révolte est bien là mais sans cohérence ni sens historique des responsabilités. La transformer en une renaissance est notre travail à tous, patriotes et citoyens du monde, ni tombant dans la trappe du local, ni volant parmi les nuages orageux de la mondialisation, mais dans un esprit d’éclaireurs et d’explorateurs portant la cause de la création humaine pour la justice sociale, de Dunkerque à Perpignan et de Lisbonne à Vladivostok.


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