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Jacques Cheminade : « Mon exemple, c’est le général de Gaulle partant à Londres »

lundi 24 avril 2017

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Allocution de Jacques Cheminade après le premier tour de la présidentielle

Paris, le 23 avril — Je remercie d’abord ce soir tous les maires qui m’ont parrainé malgré les pressions dont ils ont été l’objet. Je remercie davantage ceux qui vont continuer l’aventure avec nous et qui me l’ont dit en Alsace avant-hier. Je remercie tous les militants qui, pour certains, se sont battus 24 heures sur 24 pour une cause de justice et d’avenir. Enfin, je remercie les électeurs qui ont eu le courage de ne pas se laisser enfumer.

Nous avons fait, avec très peu, plus que d’autres avec beaucoup, car nous avons relevé les défis qui sont ceux de notre temps. Nous avons ouvert une porte dans une France où les Français rejettent « l’entre-soi politique », mais ne voient pas ou ne croient pas encore à l’avenir, à autre chose qu’à cet entre-soi, parce qu’ils n’ont pas l’estime d’eux-mêmes.

Nous devons d’abord capitaliser sur ce que nous avons fait dans cette campagne, car nous avons entrouvert une porte qui nous permettra d’aller plus loin en inspirant.
Dans cette campagne, j’ai eu souvent l’impression qu’on était hors-sol, qu’on ne parlait pas des défis fondamentaux. Ils ont manqué ! Ces défis fondamentaux, c’est d’abord se libérer de l’occupation financière, comme nous l’avons dit et répété. Les Français ne les perçoivent pas encore. Certains en parlent mais ils ne perçoivent pas la réalité ; ils la perçoivent comme si c’était quelque chose d’écrit, comme si c’était une théorie, mais ils ne perçoivent pas ce qui leur tombe dessus, cette austérité sociale promue par des forces basées non pas en France, mais dans le monde, et qui ont leurs collaborateurs en France.

Ensuite, le combat contre les pires crises humanitaires qui sont à l’horizon, dont on n’a pas parlé dans la campagne, dont j’ai été le seul à parler. La crise de l’eau en Afrique, qui s’annonce terrible. Aujourd’hui déjà elle a éclaté au Yémen, où notre politique est ce qu’elle est. Elle a éclaté au Sud-Soudan, au Kenya, en Somalie.
Des millions d’êtres humains risquent de mourir de faim et de soif. On sait ce qu’il faut faire pour les sauver mais on ne le fait pas. Parce qu’on ne s’intéresse, en réalité, pas à eux. On ne s’intéresse qu’aux petits jeux qui concernent les positions en France.

Et enfin, il y a le troisième défi, qui est celui de la guerre. Certains l’ont dit, dans cette campagne, mais personne ne voit ce que nous devons faire pour réaffirmer notre indépendance nationale. Beaucoup ont parlé de souveraineté, mais en l’air. Nous devons réaffirmer notre indépendance nationale vis-à-vis de Trump, de Poutine et des autres, que nous devons regarder les yeux dans les yeux en parlant à tout le monde avec une approche de volonté politique et en même temps de « détente, d’entente et de coopération ».

Je voudrais ajouter que dans ces circonstances, nous pouvons être, compte tenu de la porte que nous avons ouverte, le catalyseur d’un renouveau, mais à condition que sans cesse vous vous battiez sur ce front-là, vous qui comprenez l’issue du combat.
Or, dans cette situation, nous avons des atouts en main, comme je l’ai entendu sur ma route hier, avant-hier, dans les dix derniers jours, où un certain nombre d’électeurs m’ont dit : «  Vous nous intéressez beaucoup, mais on veut voter utile pour empêcher ceci ou cela… » Ceux-là seront dans une réflexion où ils devront se regarder en face et considérer ce à quoi ils cèdent au lieu de ce qui aurait dû les inspirer.

Je dirai qu’il n’y a pas d’issue qui ramène au passé et que c’est du point de vue de l’avenir que nous devons regarder cette situation qui est la nôtre aujourd’hui. Et mon exemple, c’est le Général de Gaulle partant à Londres, étant la France, malgré ce qu’étaient devenus alors les Français.

Voilà ce que j’ai voulu vous dire ce soir. Merci.


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