Paris, le 11 janvier 2015 – J’ai marché dimanche à Paris avec le peuple de mon pays. J’ai admiré le recueillement, la dignité et la détermination de cette immense foule, par delà le régime des partis. « Je suis Charlie, je suis juif, je suis policier, je suis musulman, je suis chrétien, je suis français, je suis citoyen du monde », résume bien ce que nous ressentions tous.
Notre place était là. Le sentiment que rien ne doit plus être comme avant aussi.
Aujourd’hui reprend le cours de la politique, c’est-à-dire de la raison engagée dans l’action, sans hypocrisie. Il est immédiatement nécessaire de situer les responsabilités. Nous devons demander des comptes, tout de suite, à l’Arabie saoudite, au Qatar et à tous les services qui ont engendré les monstres de Frankenstein. Nous devrons mettre en cause ceux qui, de Londres à Washington, de Wall Street à la City, de Riyad à Doha, ont promu le terrorisme ou blanchi ses fonds, bafouant les valeurs de nos Républiques.
Nous devons constituer de toute urgence une commission d’enquête parlementaire sur les sources du terrorisme, avec l’engagement de ne plus arrêter les recherches là où elles s’avèrent gênantes.
Il est temps, plus que temps. Sans cela, nous sombrerons dans la politique agressive de l’OTAN et dans un régime de lois d’exception qui, comme vient de le dire Mikhaïl Gorbatchev, peuvent mener à la guerre nucléaire et dont le terrorisme est l’excroissance asymétrique.
Il est temps, plus que temps de revenir à une politique mondiale qui serve la cause de l’humanité, une politique de détente, d’entente et de coopération avec tous ceux qui sont disposés à mettre un terme aux politiques d’austérité destructrice, créant le terrain propice aux faux prophètes et aux barbares imbéciles.
Faisons tout pour que la belle journée d’hier nous conduise là et que l’unité nationale ne soit pas une soi-disant union sacrée, nous étouffant dans la soumission à ceux qui sèment le vent pour récolter le chaos.
Avec une pensée dans chacun de nos actes pour ces deux jeunes qui, à Vincennes, sont morts en héros en tentant d’arracher l’arme du terroriste.
Marchons. Nous sommes faits de la même matière que nos rêves.
A lire et voir aussi :