Lors de l’élection présidentielle de 2012, les grands partis ont pratiqué le chantage au « vote utile ». Le résultat est sans appel. Le Parti socialiste et plus généralement la gauche, qui ont disposé de la présidence, d’une majorité à l ’Assemblée nationale et au Sénat, du contrôle des régions et des départements, ont non seulement échoué mais servi la cause de leurs adversaires.
L’opposition officielle de droite se réduit à un combat carriériste entre candidats à une primaire dont les principaux ont tous été ministres de Nicolas Sarkozy. Celui-ci pratique la stratégie « à droite toute » de son ancien conseiller Patrick Buisson, qu’il considère aujourd’hui comme un « personnage immoral ».
Le vote soi-disant utile a ainsi trouvé sa définition : incertain et inutile. A la nouvelle envolée du chômage en août, les fidèles du régime des partis ne savent répondre que par plus d’austérité et plus d’une Union européenne (UE) devenue la sinistre caricature de la vraie Europe.
Ceux qui prétendent se situer hors du moule traînent avec eux les dépouilles du passé.
- Emmanuel Macron est, « sur le plan théorique, favorable à la concurrence libre et non faussée », c’est-à-dire à la même UE que les autres, celle des beaux quartiers des métropoles et de la loi du plus fort. Son dopage par les médias ne cache pas qu’il est le jockey du vieux cheval financier.
- Jean-Luc Mélenchon se veut neuf et insolent, alors qu’il a été pendant des années sénateur et proclame son admiration pour un François Mitterrand qui fut responsable du « tournant de la rigueur » et de l’Europe des faux monnayeurs. Il prétend servir les générations futures avec des « énergies rustiques » et de belles paroles, c’est-à-dire sans socle.
- Marine Le Pen a mis une nouvelle affiche sur le vieux fonds de commerce familial, en faisant le grand écart entre sa clientèle du Nord et celle de sa nièce du Sud, avec pour dénominateur commun un repli national et la volonté de sortir de l’euro mais pour rembourser la dette, reconnaissant ainsi que son détournement par les marchés est une cause légitime. Elle et Florian Philippot s’inclinent devant la mémoire du général de Gaulle, alors que c’est Jean-Marie le Pen qui, en 1965, organisa le vote de l’extrême droite en faveur de François Mitterrand contre... Charles de Gaulle. Certes, elle prétend avoir tué politiquement le père, mais celui-ci n’a pas cessé de la financer. Elle touille adroitement le vieux fonds xénophobe, sans remettre en cause les liens du capital financier français avec la City et Wall Street.
- Ne parlons pas d’un Arnaud Montebourg qui est l’incarnation de l’esprit de la basoche, servant avec intelligence la cause du moment et célébrant un Mendès France dont, de toute évidence, il n’a pas lu la République moderne ou, s’il l’a lue, n’en a tiré aucune conséquence.
- Nicolas Dupont-Aignan « entend être au second tour » sur fond de cornes de brume, tout en s’insérant entre le Front national et la droite officielle avec un souverainisme sincère, mais parrainé par Jérôme Kerviel et Frigide Barjot, et soucieux de conserver sa mairie d’Yerres.
- Les divers trotskysmes communient dans les mythes d’un passé révolu.
N’en jetez plus, direz-vous. En effet. Je parle des autres parce qu’ils représentent tous un système qui a tout fait pour exclure la France que je défends, celle qui sert ses sources chrétiennes et républicaines – je déteste l’image de « racines » enfoncées dans le ventre de la terre – et la cause de l’humanité.
Nous dénonçons, nous, depuis plus de trente ans, les conséquences de la dictature financière et de la culture irrationnelle et destructrice qui lui est attachée. Nous n’en serions pas là si nous avions été écoutés.
Soutenir notre combat et le parrainer est aujourd’hui une dernière chance de changer la règle du jeu suicidaire. Car si l’on ne répond pas aux défis fondamentaux que notre projet relève, le reste est bavardage sans plan, sans doctrine et sans foi.