Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle, a visité Le Cinq, hier après-midi. Installé dans la zone de Kerdroniou, ce Centre interentreprises numérique de Quimper ambitionne de donner accès aux PME-PMI à des équipements de haute technologie.
La révolution numérique et de la robotique fait partie, pour le candidat Jacques Cheminade, « des grands projets scientifiques, créateurs d’emplois du futur dans laquelle il veut engager la France ». Hier, répondant à l’invitation de Jean-Pierre Le Goff, il a pu visiter les installations du Cinq.
Quimper, désert technologique ?
« Quimper, c’est un désert technologique ! », a d’emblée affirmé Jean-Pierre Le Goff à l’origine du Cinq pour « aider au développement » des entreprises en leur proposant « d’utiliser les technologies qui existent et que l’on met à leur disposition au centre opérationnel ».
Les premiers échanges ont porté sur l’impression en 3D. « Mon rêve, a confié Jean-Pierre Le Goff, serait d’avoir une imprimante 3D de grande taille mais c’est un équipement au coût important ». D’une vitrine, il a sorti plusieurs objets, dont les modèles en poudre de nylon d’une Bigoudène des Faïenceries Henriot et d’un yacht des chantiers Piriou. Il s’est étonné du faible intérêt manifesté en France - contrairement aux pays anglo-saxons - notamment par les architectes, pour la technologie BIM (Building Information Modeling) qui permet de créer et d’utiliser un modèle 3D intelligent pour aider à la prise de décisions. Pour lui, les hésitations des PME à se lancer dans l’aventure des nouvelles technologies sont dues à « un barrage psychologique » qu’il explique en partie par un problème d’ego de certains décideurs.
La visite s’est poursuivie dans la cave de réalité virtuelle et augmentée.
Chaussant les lunettes et les chaussons, Jacques Cheminade, manette en main, a été transporté dans un entrepôt industriel par la magie de la réalité virtuelle. Utilisée depuis 20 ans par de grands groupes, « la cave de réalité virtuelle est aujourd’hui une technique abordable », a précisé Jean-Pierre Le Goff.
Les plans du candidat pour le numérique
Interrogé sur le retard de la France dans le développement de l’économie numérique, Jacques Cheminade a concédé que, si le pays « est en retard dans les applications, il est en avance dans la conception. C’est ce que fait très bien Jean-Pierre Le Goff. Il faut aujourd’hui avoir une vision plus collective et s’interroger pour savoir comment on fait pour travailler dans le futur ».
Le candidat a évoqué plusieurs pistes : la fondation d’une entité européenne du numérique, la création de crédits d’impôt formation, de crédits d’impôt recherche et de crédits d’impôt industrie région dans « lesquels les gens investiraient au lieu de placer leur argent dans les assurances vie ».
Son idée est d’aider les PME à devenir des ETI, des entreprises de taille intermédiaire. La mobilisation de l’épargne, la réduction d’impôt sur les sociétés, l’exonération des investissements des entreprises qui localisent leur production en France seraient préférées au modèle européen « basé sur l’argent et la finance » et sous influence de « 30.000 lobbyistes ».
Et de conclure en citant Georges Boris : « Si l’État ne contrôle pas la monnaie, c’est la monnaie qui contrôle l’État ».