La France avec les yeux du futur

2018, changement de paradigme

mercredi 13 décembre 2017

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« On ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. » (Albert Einstein)

Les Français sont pessimistes sur l’avenir de la France. Ils veulent croire que personnellement, ils « pourront s’en tirer » mais sentent bien que la société est malade. Leur diagnostic sur la maladie est correct mais la conviction de s’en tirer par ses propres moyens une illusion. C’est pourquoi je suis engagé en politique pour guérir la maladie, en me battant pour un changement de paradigme.

Ah que voilà un grand mot ! C’est pourtant simple. Le premier devoir d’un soldat prisonnier est de s’évader. Or nous vivons au sein d’un ensemble de croyances, d’habitudes et de fausses valeurs socialement partagées – un « paradigme » – qui mène droit dans le mur. Il faut donc faire comme le soldat prisonnier : faire le mur.

Cependant, sauter dans le vide ne mène nulle part. Pour s’évader avec succès, il faut savoir d’abord de quoi on s’évade, ensuite avec qui et enfin avoir un projet de vie pour quand on sera « dehors ». C’est cela qui rend la politique nécessaire. Le reste est gestion, séduction et oppression. Le problème est que nos responsables politiques gèrent l’inadmissible à coups de bonneteau ou en collant du sparadrap.

Prenons le taureau par les cornes. Nous vivons au sein d’un système qui produit de l’argent pour spéculer. Les banques « universelles », soutenues par les banques centrales, placent leurs liquidités sur les marchés financiers au lieu de soutenir l’investissement et la consommation.

Ainsi se créent des bulles financières, qui n’ont pas encore explosé parce qu’elles ont été maintenues sous perfusion monétaire par les Etats. En même temps, on prête un peu aux victimes, c’est-à-dire vous et moi, en substituant des crédits aux salaires, dont on organise la baisse du pouvoir d’achat. On fait ainsi payer les victimes en les étranglant par la dette pour sauver les coupables.

Peut-on continuer ainsi éternellement ? Non. Ce système se condamne lui-même en émettant de la dette à tout va sans créer les moyens physiques et humains de rembourser. On voit aujourd’hui apparaître des produits de plus en plus douteux, risqués et attrape-gogos.

On recrée tout ce qui a échoué en 2007 et en 1929 : l’indice Shiller, mesurant de combien le prix des actifs (actions etc.) sur les marchés dépasse leur valeur réelle, est plus élevé qu’en 1929 et 2007 ! Pire, le fait nouveau est la spéculation sur le bitcoin. Et pas seulement sur le bitcoin car il apparaît en moyenne trois cryptomonnaies par jour. Il y en aura bientôt plus que de monnaies nationales. Or le bitcoin et les autres n’ont aucune valeur propre, même pas celle des bulbes de tulipes de la grande crise de 1637 aux Pays-Bas. On les achète en espérant les revendre plus cher à d’autres gogos. En atteignant le seuil stratosphérique de 12 000 dollars (il valait quelques cents en 2009), le bitcoin décrit une courbe dont l’envolée dépasse tout dans l’histoire, sauf celle...des bulbes de tulipes !

Si l’on ne met pas hors d’état de nuire ceux qui spéculent, avec un projet donnant priorité aux travailleurs et aux patrons d’entreprises qui produisent réellement, on se moque du monde. Si on déroule à l’Elysée le tapis rouge pour les dirigeants de BlackRock, on se moque des Français.

Ici, au contraire, nous nous battons pour une nouvelle Libération du système d’occupation financière et culturelle auquel on nous soumet. Ce combat détermine nos prises de position sur l’Europe, la lutte contre les GAFAM, l’aménagement de nos territoires, les moyens à donner à notre Education nationale et notre participation à la Nouvelle Route de la soie.

Notons au passage que la Chine a interdit le commerce des bitcoins. La France et l’Europe refondée doivent, avec cette Chine-là, promouvoir le nouveau paradigme, ouvert aux Etats-Unis, un ordre qui repose sur le principe gagnant-gagnant. C’est la condition de l’heureuse nouvelle année que je vous souhaite à tous.


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L’édito de Jacques Cheminade est publié tous les 15 jours dans le journal Nouvelle Solidarité.