Je tiens dès aujourd’hui à remercier de leur courage et de leurs efforts nos candidats aux élections législatives. Je suis par ma pensée à vos côtés.
Je sais que les résultats électoraux n’ont pas été à la mesure des espérances des uns et des autres.
Je sais toutes les difficultés rencontrées concernant le matériel de propagande et l’approvisionnement en affiches. Je conçois la colère ressentie devant un panneau vide.
Cependant, l’essentiel est d’avoir combattu dans des circonstances très difficiles, en laissant un repère pour l’avenir. Beaucoup de ceux qui ne votent pas pour nous n’en pensent pas moins. Il leur manque la volonté et l’espérance de participer à un renouveau politique. Ils ne savent pas combien notre système électoral français est un système fermé, qui favorise les partis en place et les donateurs riches. Cette fois, après avoir élu François Hollande, ou plutôt rejeté Nicolas Sarkozy, un grand nombre se sont abstenus : plus de 42 %, un record pour toute l’histoire de la Ve République.
Cependant, un vivier d’électeurs est là. Comme il vous a fallu à chacun beaucoup de courage pour vous présenter, en allant à l’encontre d’un système qui court à sa propre perte mais encore intimide, il leur a fallu aussi du courage pour mettre votre bulletin dans l’urne. Ceux-là, je les ai souvent personnellement rencontrés dans les rues au cours de mon tour de France. Ils me reconnaissent et vous reconnaîtront bientôt dans vos circonscriptions avec un mélange d’incrédulité et d’espérance. Ceux qui n’ont voté ni pour vous ni pour moi, en particulier les abstentionnistes, sont très souvent dans l’expectative devant un phénomène qu’ils jugent nouveau.
Tous, ce qui les mobilisera sera notre ténacité et notre capacité de convaincre que nos programmes de reconstruction économique sont indispensables à une reprise européenne et mondiale. C’est en redonnant espérance, une espérance collective, que nous sortirons de leurs refuges ceux qui sont encouragés à fuir dans un individualisme cynique ou apeuré.
Soyez patients et toujours sur la brèche, ils viendront à nos idées avec le temps.
Après les désastreuses années de Nicolas Sarkozy, si, comme je le crains, François Hollande ne fait pas davantage face aux périls, nous devrons plus que jamais être là. Déjà, malgré la recapitalisation promise de 100 milliards d’euros des banques espagnoles, les taux d’intérêt des emprunts d’Etat à 10 ans sont repassés au-dessus de 6 %, tout comme les taux italiens. L’Europe tente de soigner son cancer avec des bouts de sparadrap et des pansements, alors que tout le système de l’euro s’effondre. François Hollande, pour l’instant, se borne à des mesures symboliques et demande une mutualisation des dettes européennes avec des injections de monnaie de singe, alors que l’Allemagne exige une « modération salariale » et des privatisations également destructrices. Comme résultat, c’est l’hyperinflation conjuguée à l’austérité qui menace !
Plus que jamais, notre présence est nécessaire ! Même si l’éléphant est gros, c’est son cornac qui le guide, surtout lorsque la menace du tigre devient imminente.
Soyons donc ceux qui portent cette responsabilité du futur face à ceux qui abandonnent leurs promesses. Sinon, le chaos et la servitude volontaire nous menacent, dans un monde en contraction qui mène toujours à la guerre.
Bien entendu, tout n’a pas été parfait dans nos campagnes, mais nous sommes là. Avec beaucoup d’entre vous qui se présentaient pour la première fois et avec des moyens infimes par rapport aux autres partis, nous avons commencé à renouveler un paysage politique autrement bouché.
Bon vent donc à tous, à nous tous, car nous savons où mènerait le mauvais.