L’ancien candidat à la présidentielle de 1995, Jacques Cheminade, dont les comptes de campagne avaient été invalidés par le Conseil constitutionnel, contrairement à ceux d’Édouard Balladur, a dénoncé aujourd’hui "un ordre injuste" et des "faits extrêmement graves".
En 1995, les rapporteurs du Conseil constitutionnel avaient préconisé le rejet des compte de campagne d’Édouard Balladur, doutant de l’origine des fonds versés en liquide pour financer la campagne présidentielle, dans un document saisi par la police.
Mais le Conseil constitutionnel - alors présidé par l’ex-ministre socialiste Roland Dumas - avait finalement validé les comptes de l’ancien Premier ministre. Ceux de Jacques Cheminade, qui avait recueilli 0,27% des voix à la présidentielle, avaient en revanche été invalidés, "pour un prêt sans intérêt" comme le rappelle Le Monde dans son édition daté de vendredi, entraînant le non-remboursement de ses frais de campagne.
"Ces faits sont extrêmement graves pour les institutions de notre République, d’autant plus qu’ils sont accompagnés de suspicions sur le financement de campagnes politiques par des rétro-commissions", a réagi Jacques Cheminade dans un communiqué. "Ce qui s’est passé en 1995 et l’acharnement contre Jacques Cheminade font partie d’un ordre injuste désormais reconnu en tant que tel", poursuit le texte, notant "qu’aujourd’hui encore", l’Etat français poursuit l’intéressé - qui a récemment annoncé vouloir se présenter à la présidentielle de 2012 - "pour le remboursement de 173.000 euros".
La question du financement de la campagne d’Edouard Balladur est au coeur d’une enquête antiterroriste sur l’attentat de Karachi en mai 2002 en raison de soupçons de rétro-commissions sur la vente de sous-marins au Pakistan en 1994, lorsqu’Edouard Balladur était Premier ministre.
Cet attentat avait fait 15 morts, dont 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) travaillant à la construction de ces sous-marins en mai 2002.