Nos éleveurs de porcs et nos producteurs de lait sont menacés de disparition. Une exploitation d’élevage sur dix est au bord du dépôt de bilan et avec un prix du lait en dessous de 23 cts le litre, on ne peut plus continuer. Et avec la chute des prix ça ne peut que s’empirer.
Ce n’est pas en offrant de petits cadeaux ou de belles paroles, comme le fait le gouvernement, ou en exploitant les peurs, comme le fait Marine Le Pen, qu’on peut s’en sortir.
C’est une autre politique qu’il faut mettre en route. Elle est possible si on prend le taureau économique par les cornes, en unissant producteurs et consommateurs contre la mainmise des oligarchies financières sur l’agriculture.
L’urgence : arrêter la casse des prix
- Arrêter les sanctions contre la Russie en obtenant en contrepartie d’importants achats de porc et de produits laitiers. Arrêter l’étranglement de la Grèce en retrouvant notre marché pour le jeune bœuf.
- Rétablir des prix planchers garantis, correspondant à ce qui est nécessaire à une exploitation pour vivre et rembourser ses emprunts. Pour le lait, un programme de responsabilisation face aux marchés (PRM) est immédiatement nécessaire.
- Revenir à une vraie préférence européenne. Bruxelles ne doit plus être la courroie de transmission de la corbeille de Chicago.
- Organiser un moratoire et une restructuration de la dette des agriculteurs, suivant les régions, les secteurs de production et les parcours individuels.
- Arrêter l’accumulation de normes et de réglementations « écologiques » ou « climatiques » qui livrent les producteurs à la concurrence des pays qui n’en ont pas.
- Arrêter les négociations sur le Traité de libre-échange transatlantique, qui n’est qu’un instrument de guerre économique visant à faire tomber nos normes, nos régulations et nos protections légitimes.
L’objectif : fermer le casino financier mondial
- Sortir d’une mondialisation financière sans foi ni loi qui détruit le monde paysan.
- Coordonner avec les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) la mise en œuvre d’un nouvel ordre économique mondial « gagnant-gagnant ».
- Soutenir chez nous la multiplication des circuits courts pour court-circuiter les vautours financiers, pour qui la terre n’est qu’un support à leurs spéculations.
- Couper les banques en deux, en interdisant aux banques d’investissement d’offrir à leurs clients des fonds spéculatifs sur le prix des matières premières. Livrer ce qui se mange au jeu des casinos financiers mondiaux est un scandale majeur de notre époque.
L’agriculture doit être le grand métier du futur pour nourrir 10 milliards d’êtres humains. Le système actuel qui l’étrangle n’est pas capable de le faire. Il faut en changer de toute urgence si l’on veut échapper à une politique criminelle de dépopulation dans un monde mettant les agriculteurs en concurrence contrôlée et faussée. C’est ce que nous proposons : prenez le taureau par les cornes avec nous pour refuser de couler comme la Grèce.