Dans une contribution au site de débat Newsring, Jacques Cheminade défend la nécessité de séparer totalement les banques d’affaires des banques de dépôt, afin d’enrayer la crise et de lancer une grande politique de crédit public. Participez au débat ici.
Le système financier et monétaire international dans lequel nous vivons de part et d’autre de l’Atlantique est devenu une machine infernale. Il repose sur la création de monnaie sans création de richesse réelle correspondante. C’est la cause de la crise qui s’abat aujourd’hui sur nous.
Arrêter cette logique folle est le défi de l’époque. Car si l’on veut répondre aux aspirations légitimes de tous en matière d’emploi, de pouvoir d’achat, de justice sociale, de santé publique, de logement et d’éducation, il faut d’abord assurer que l’argent ne serve plus à renflouer les banques, mais à équiper l’homme et la nature.
La première chose à faire est de protéger notre économie réelle – et nous-mêmes – de l’exposition des banques d’affaires aux de dettes souveraines et aux risques de produits toxiques dissimulés hors bilan.
C’est pour cela, qu’avant tout, il faut séparer de manière stricte les banques de dépôt et de crédit des banques d’affaires spéculatrices.
La séparation des activités sous un même toit ne suffit pas, puisque l’opacité régnant dans les banques et la proximité de ces activités encouragerait un retour aux méthodes actuelles. Il faut séparer les établissements, comme Roosevelt l’a fait aux Etats-Unis en 1933 et nous-mêmes à la Libération.
En même temps qu’elle permettra au secteur irriguant l’économie réelle et assurant la collecte et la gestion des dépôts d’être protégé de la spéculation, cette séparation conduira à une véritable investigation des comptes des banques et justifiera une mise en lumière de la réalité financière dans laquelle nous nous trouvons. Les banques d’affaires n’auront plus d’excuses pour être renflouées. Lorsqu’elles auront parié et perdu, il faudra organiser leur faillite.
Cette politique est aujourd’hui proposée par de nombreux responsables politiques, notamment au sein du Congrès américain où une proposition de loi a été déposée dans ce sens par Marcy Kaptur avec, pour l’instant, le soutien de 54 autres démocrates et même de quatre républicains, preuve que c’est une mesure de bon sens.
Ceci est une première mesure qui en induira beaucoup d’autres et d’abord l’émission de crédit public pour lancer de grands chantiers de développement. Regardons la réalité en face : la Grèce n’est qu’un premier domino. Pour éviter que tout le système s’effondre, il faut opérer vite et à vif.