Nous mobilisons aujourd’hui tous nos moyens pour que l’Appel que nous lançons à un Glass Steagall global recueille le plus grand soutien possible, en France et dans le monde. En effet, à un moment où les dirigeants européens se sont entendus les 28 et 29 juin pour renflouer les banques d’affaires, où la Commission de Bruxelles organise son contrôle « intrusif » du budget des Etats pour leur infliger une austérité destructrice et où se met en oeuvre « la grande réforme du marché du travail » annoncée par le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, il est temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard.
Séparer sous des toits différents les activités de dépôt et de crédit de celles d’investissement sur les marchés financiers est la seule manière d’arrêter la machine infernale, en la privant de combustible. Couper les banques en deux est la seule manière de trancher le nœud gordien de la crise. Toute autre formule, comme celles dites Volcker ou Vickers, ne sont que des simulacres qui ne protègent ni les peuples ni les économies réelles.
François Hollande, dans son discours du Bourget, avait annoncé son intention de combattre le monde de la finance. A Bruxelles, il a trahi ses propres promesses. C’est maintenant le moment de le prendre au mot. Ni le renflouement par nature inflationniste des grandes banques d’affaires, ni une austérité sous contrôle supranational ne sont des solutions qui respectent la personne humaine. Ce sont des orientations qui, faute de pouvoir créer les moyens de vivre pour les générations futures, en viennent à préconiser directement ou indirectement la dépopulation. Les milieux de la City et de Wall Street, que M. Hollande s’est mis à servir faute de vouloir prendre le risque de les combattre, ont déjà prévu de réduire la population humaine de plusieurs milliards de personnes. Certains, comme l’actuel conseiller scientifique de Barack Obama, l’ont affiché.
Nous en sommes là. Or, nous vivons un climat de « drôle de guerre », l’envahisseur cette fois financier ayant déjà occupé les esprits du plus grand nombre, comme l’idéologie défaitiste l’avait fait face au nazisme en 1939-1940. Alain Minc se fait ouvertement le porte-parole du parti de l’oligarchie : « François Mitterrand avait su saisir une chance de l’histoire : en échange de l’acceptation de la réunification allemande, il avait obtenu d’Helmut Kohl la monnaie unique pour l’Europe. La situation actuelle exige un nouveau deal de cette ampleur ».
Eh bien, le grand projet européen est aujourd’hui précisément le contraire ! C’est sortir du monde de l’euro et de la « banque universelle » devenue banque pirate, en privant d’abord les spéculateurs de leurs moyens d’opérer avec le principe du Glass Steagall Act, puis en passant à une entente entre Républiques souveraines européennes sur la base d’une politique partagée de crédit public pour de grands projets d’intérêt mutuel, de l’Atlantique à la Mer de Chine et du Nord de l’Europe au Sud de l’Afrique. La Méditerranée doit dans cette démarche cesser d’être outragée et devenir le maillon de la chaîne unificatrice. C’est pourquoi nous présentons un plan pour un « miracle économique de l’Europe méridionale, de la région méditerranéenne et de l’Afrique ». Voila l’horizon pour rétablir le droit et l’espérance.
Nous combattons le pacte budgétaire d’austérité que François Hollande va présenter au Congrès cet automne. Nous exigeons un referendum car ce pacte est incompatible avec le bien commun des peuples dont notre projet est porteur. Nous n’admettons pas qu’on nous refasse le coup du Traité de Lisbonne, cette fois avec des conséquences bien plus graves. Nous savons qu’autour du Président certains mesurent l’enjeu. Ils doivent manifester leur courage. Vite, très vite, car le temps nous est compté.