La France avec les yeux du futur

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Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde est une entreprise de déshumanisation criminelle. La situation dans les pays les plus démunis, systématiquement soumis à des sanctions par les pays occidentaux, est dramatique. Des êtres humains meurent faute de nourriture et de médicaments ; la Covid-19 tue les vieux, les faibles et les porteurs de comorbidité, c’est-à-dire ceux que les puissants considèrent comme une charge. Les États qui mènent des guerres sous prétexte de la « responsabilité de protéger la démocratie » bafouent le premier des droits de l’homme, qui est de vivre et de manger. Ils exercent partout l’asservissement par la dette, avec au centre de leur dispositif, des banques centrales qui émettent de la monnaie et mettent les économies sous contrôle d’algorithmes. Ils créent ainsi une économie de marché sans marché, car le marché est transformé en dictature financière et numérique.

En son centre, en Europe et aux États-Unis, ce système impose à sa population une surveillance à travers le contrôle de ses données et lorsque cela ne suffit pas, elle transforme ce qui devrait être des forces de l’ordre en forces de répression, frappant chez nous les Gilets jaunes et aux États-Unis, en fonction de la couleur de peau. Jamais on n’a réellement fait la guerre contre les grands responsables du trafic de drogue ou d’armes. Les provocateurs ultra-violents bénéficient d’une tolérance devenue visible.

C’est pourquoi militaires et policiers réagissent en écrivant et manifestant, entre malaise et désarroi, en se fixant sur les effets immédiats du « désordre ». Ils ne parviennent pas à discerner les vraies causes car la vieille recette des empires et des colonies, diviser pour régner, est partout appliquée. Avec un contrôle des esprits basé sur des moyens sans précédent, ce qui explique l’indifférence émotionnelle d’une majorité qui s’abstient et la rage impuissante de ceux qui se révoltent. On a saisi l’occasion de la pandémie pour transformer encore davantage les citoyens en sujets numériques dépendants. La société des écrans a pu déverser sur ses clients « assignés à résidence » jeux vidéo, séries et informations truquées pour occuper leur temps de cerveau disponible, coupant par leur flux d’images tout lien avec la mémoire du passé et le souci du futur.

Retrouver notre part commune d’humanité.

Un enlisement hors du réel est ainsi progressivement créé par le contrôle de l’environnement. Dans le cas extrême du conflit israélo-palestinien, on réduit au choc d’images ce qui est une politique d’occupation financière et militaire ayant fait de Gaza une prison à ciel ouvert. Presque personne ne situe ce conflit au sein de la politique de guerre permanente, menée par les États-Unis depuis la guerre du Vietnam. On met au même niveau des crimes de guerre commis contre des populations civiles, qui sont sans commune mesure : 200 tués et 1300 blessés côté palestinien, au moment où j’écris ces lignes, contre 10 morts et quelques centaines de blessés israéliens. Presque personne ne dénonce les racines britanniques du financement et de la manipulation du terrorisme.

Que faire ? Se réfugier derrière une ligne Maginot politique ou s’en tenir à dénoncer les atteintes à notre liberté et à notre souveraineté n’apporte aucune solution. Nous devons changer de manière de penser. En se battant pour mettre en place, partout dans le monde, un système de santé publique, basé sur la prévention et la guérison. En se battant pour une sécurité alimentaire pour tous. En se mobilisant contre ces trains fous qui nous mènent au désastre : sortir de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN pour redonner priorité à la civilisation européenne, basée sur des coopérations renforcées entre nations souveraines. Il revient à la France de donner l’exemple : par-delà le rejet de l’inadmissible, parler au nom du développement mutuel de tous les peuples du monde, contre la pensée oligarchique qui asservit par la dette et le rejet de toute autorité légitime afin de conserver ses possessions et celle de nos esprits.


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L’édito de Jacques Cheminade est publié tous les 15 jours dans le journal Nouvelle Solidarité.