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Jacques Cheminade interviewé par le Midi Libre

mardi 7 février 2012

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Après que les couvertures médiatiques se soit concentrées pendant une semaine sur l’annonce des 500 promesses de parrainage de Jacques Cheminade, le Midi Libre a publié un entretien de Nathalie Balsan-Duverneuil avec Jacques Cheminade, qui porte sur les raisons de sa candidature à l’élection présidentielle et sur son projet.

Nous reproduisons ici l’article, disponible par ailleurs sur le site www.midilibre.fr.

Jacques Cheminade : « La plus grande bulle spéculative de l’histoire du monde »

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Défenseur de l’idée d’un retour à la régulation économique, et d’un nouveau "Bretton Woods", Jacques Cheminade sera en lice pour la Présidentielle 2012. (D.R.)

A la différence de Christine Boutin et Marine Le Pen, Jacques Cheminade est certain désormais d’être sur la ligne de départ de la course à l’Elysée le 22 avril prochain. « J’ai plus de 500 promesses de présentation », a indiqué le 31 janvier dernier cet ancien haut fonctionnaire de 70 ans, énarque, déjà présent à l’élection de 1995. Rencontre.

Comment avez-vous obtenu si vite vos 500 signatures, quand d’autres candidats, plus médiatiques, ont des difficultés ?

J’ai une équipe de 15 militants, jeunes et dynamiques qui ont rencontré des milliers de maires, et qui ont réussi à les convaincre. La plupart des candidats dont vous parlez ont considéré que leur présence médiatique, ou l’aide des partis qui ont intérêt à les voir figurer dans l’élection, suffirait. Nous on est allé les voir en personne dans tout le pays, quand les autres partis se contentent de passer des coups de téléphone en "déballant" un argumentaire tout prêt.

J’ai aussi été servi par le fait qu’en 1995, alors que j’étais candidat, j’avais expliqué que nous allions vers une crise économique et sociale sans précédent. Que les bulles spéculatives et la machine à créer de la dette s’emballait. Les faits m’ont donné raison, et on m’écoute désormais d’une oreille différente.

Qu’est-ce que vous avez dit aux maires que vous avez sollicités ?

A l’époque je parlais de la dégradation économique à venir. Aujourd’hui hélas, je suis obligé de parler de désintégration. Les élus nous ont expliqué qu’ils se sentaient écartés des prises de décisions importantes alors qu’ils estiment pouvoir jouer un rôle non négligeable pour empêcher que tout ne parte à vau-l’eau. Avec la libéralisation sans précédent des marchés, nous sommes désormais au centre de la plus grande bulle spéculative de l’histoire du monde. Et on veut en faire payer les frais à ceux-là même qui en sont les victimes.

Quelles sont les solutions que vous préconisez pour remédier à cette situation ?

« Il n’y a pas d’alternative » disait Margaret Thatcher. On a fait croire à tout le monde que le système dans lequel nous vivions était le seul possible, et ça nous conduit au pire. En France, il faut revenir à la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt, et ne plus céder à la dictature de l’instant et de l’argent facile. En1945, les banques avaient été mises au service d’un avenir commun : c’était le Glass-Steagall français et son dispositif d’émission de crédit public. Il faut revenir à ces fondamentaux. Il y a urgence, et le seul moyen d’empêcher le désastre est de fonder un nouveau Bretton Woods.

« Nous vivons une crise terminale du système économique »
Jacques Cheminade

Les banques ont triché, elles ont joué et perdu. Mais ; malgré ces errements qui ont fait exploser le chômage et la misère dans le monde, elles prétendent transformer leurs pertes en bénéfices. En analysant les comptes des banques, on se rend compte que beaucoup donnent l’impression d’aller bien alors qu’elles sont en réalité en grand défaut. Mais il est interdit de dire que le « roi est nu » et on continue comme avant.

Pourquoi, à vos yeux, en est-on arrivé là ?

Il y a une ignorance complète des dirigeants du monde vis-à-vis de l’économie. Rien qu’en France, nos dirigeants ont choisi de nous faire perdre notre souveraineté au nom d’un prétendu « pacte de stabilité « économique » alors que pourtant, la France et l’Allemagne ont été les premier à ne pas en respecter qu’ils ont eux-même édicté. Néanmoins l’oligarchie financière est un géant aux pieds d’argile qui n’existe que grâce à la soumission des Etats.

Que faire ?

Il faut mettre hors d’état de nuire le système financier prédateur en séparant les banques de dépôt et de crédit des banques d’affaires. Roosevelt l’a fait aux Etats-Unis en 1933 et nous à la Libération. Il faut désormais recréer une combinaison politique comparable à celle qu’on a connu au moment de la Résistance.

Aujourd’hui, le pays est occupé, comme l’était la France de 1940. Sauf que ce n’est plus par les Nazis, mais par les intérêts financiers. Franklin Roosevelt parlait des spéculateurs et des banquiers, qu’il appelait les « monarchistes de la finance », comme « un fascisme intérieur ». Désormais il est vital de revenir à l’économie réelle, d’arrêter les « produits dérivés » de la finance, revenir au fixing, revenir aux valeurs de fraternité.

A vos yeux, pourquoi votre candidature apparaît-elle, aux yeux des médias, comme marginale ?

C’est le problème de la démocratie dans laquelle nous vivons aujourd’hui, où tout tourne autour de l’argent. On vit encore, sans le dire, dans un système censitaire de type Louis-Philippard.

La France est devenue la « République des malettes » et le seul moyen de se faire élire reste de disposer de beaucoup d’argent, d’une grande influence dans les médias, et de ne pas bousculer le consensus qui permet à l’oligarchie financière de continuer comme avant.

C’est à dire de continuer à s’enrichir au détriment du peuple. Benjamin Franklin disait « il faudrait que les hommes politiques soient prêts à perdre leur patrimoine, leur honneur et leur vie pour défendre leurs idées pour qu’ils soient crédibles ». Il y a peu d’homme politiques comme ça de nos jours, peu d’hommes et de femmes de caractère...

Jacques Cheminade a annoncé qu’il viendrait à la rencontre des habitants du Midi prochainement, les dates seront annoncées sur le site officiel de sa campagne.


PARCOURS ELECTORAL

Jacques Cheminade est pour la première fois candidat aux élections législatives de 1978, dans la 25e circonscription de Paris, il obtient 0,12 % des voix.

Il ne parvient pas à réunir les 500 signatures pour l’élection présidentielle de 1981.

Recueillant 556 parrainages d’élus locaux, Jacques Cheminade est candidat à l’élection présidentielle de 1995. Il recueille 84 969 voix au premier tour, soit 0,27 %.

En 2002, il ne parvient pas à réunir les 500 signatures d’élus nécessaires à une seconde candidature (n’en obtenant que 406).

En 2004, sa liste Nouvelle Solidarité recueille 3130 voix (0,11 %) aux élections européennes en Île-de-France. En 2005, il fait activement campagne pour le « non » au référendum du 29 mai, tout en proposant une « autre Europe ».

Le 25 décembre 2005, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle française de 2007. Finalement, réunissant seulement 250 signatures d’élus, Cheminade n’est pas qualifié comme candidat. Le 14 avril 2007, dans un « vote de raison », il déclare voter pour Ségolène Royal dès le premier tour.

Le 18 juin 2010, il annonce sa candidature pour l’élection présidentielle de 2012 et le 31 janvier 2012, il annonce avoir recueilli les 500 promesses de parrainage nécessaires à sa candidature.


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