Présente au Salon de l’agriculture, où Jacques Cheminade a pu s’entretenir longuement avec ses responsables, l’association Eleveurs & Montagne a publié sur son site internet la réponse qu’il a faite à leur lettre ouverte aux candidats.
Cher Monsieur Yves Derbez,
Je réponds par la présente à votre lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle 2012. Bien entendu, le pastoralisme et l’élevage de montagne ne doivent pas disparaître. Le Code Rural le dit très bien dans son article L113-1. Cependant, il y a loin entre les déclarations de bonne intention et la réalité.
Cette réalité est qu’il faut défendre l’agneau et son berger contre le loup, et non le contraire. Je me suis déjà exprimé à ce sujet dans une lettre adressée à M. Emile Tron, que vous connaissez bien, en lui laissant toute latitude pour la publier selon sa convenance.
Il faut en effet être clair sur ce sujet. C’est aujourd’hui de politique qu’il faut changer. L’illusion d’une "vie sauvage" propagée par les textes existanta, sur la base de Natura 2000, de la convention de Berne et de la directive habitats, est contraire au droit à la vie sociale, aux necesités de la production et à l’entretien de la nature par l’homme. Je suis donc favorable à un réexamen en profondeur de ces textes.
Dans ce cadre nouveau, le loup doit être de nouveau défini comme une espèce nuisible. Les préfectures établiraient chaque année un quota par département, le but étant, à une échelle plus générale, de servir une agriculture de montagne aménagée par ceux qui y contribuent, et non de créer des sortes de "zoos" pour visiteurs en mal de sensations.
Ce point de vue, ou plutôt cet engagement fondamental, est partagé par beaucoup plus de citoyens qu’on ne le pense. Aussi, ne vous laissez par démoraliser et continuez votre combat : nous assistons à la fin d’un écologisme "vert" iresponsable et au retour d’une conception de l’être humain fondée sur la responsabilité vis à vis de ses semblables, et non vis à vis d’animaux prédateurs auxquels certains ont voué un culte ressemblant à celui des anciens égyptiens.
Je vous autorise bien entendu à publier cette réponse sur votre site, et je partage votre sentiment.