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Jaurès

mardi 25 août 2009

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Aujourd’hui, la politique ne relève plus d’une dynamique de la pensée. Elle n’obéit plus à une certaine idée de la France mais à une logique stérile vouée aux positionnements.

Un double recours est heureusement à notre portée. Le premier est le préambule de notre Constitution, avec ses « droits inaliénables et sacrés » et ses « principes politiques, économiques et sociaux particulièrement nécessaires à notre temps ».

Le second est ce qu’exprimait Jean Jaurès dans le Socialisme et la Vie : « Tout individu humain a droit à l’entière croissance. Il a donc le droit d’exiger de l’humanité tout ce qui peut seconder son essor. Il a le droit de travailler, de produire, de créer, sans qu’aucune catégorie d’homme soumette son travail à une usure ou à un joug. »

Face à la désintégration financière en cours, face au viol de ces principes et de ces droits, il y a urgence. Le soulèvement populaire qui se manifeste aux Etats-Unis atteindra rapidement l’Europe cet automne. Au désespoir, tel qu’il s’est exprimé à Serta, Caterpillar, Continental, New Fabris, Faurecia, Sony, Molex, à ces existences fracassées nous devons apporter une réponse. La reprise annoncée est un leurre, « l’optimisme » des bourses une escroquerie. Et l’on ne peut continuer à vivre avec la précarité de l’emploi (licenciements, intérim, CDD, temps partiel subi), la désindustrialisation, la multiplication des postes peu ou pas qualifiés dans les services, la faiblesse de la croissance et l’épuisement des gains de productivité.

Une autre priorité est donc nécessaire, celle du développement mutuel et humain, qui exige d’arrêter ce que Karl Marx , dans le livre III du Capital, et Rosa Luxemburg, dans l’Accumulation du capital, appelaient justement l’accumulation de capital fictif. Les Françaises et les Français veulent pour cela un projet positif. Le sondage Viavoice-Libération le dit clairement : le PS doit travailler sur son projet, résoudre son problème de leadership et ne pas changer de nom.

Ce sont les politiques qui ont autorisé ce système financier complètement fou. A eux, nous exposons ici les moyens de l’arrêter, en traçant une voie en rupture avec les choix de 1973 (interdiction à la Banque de France de faire des avances au Trésor public, qui a mis la dette publique entre les mains des banques et des sociétés d’assurance), de 1983 (choix de la rigueur) et de l’article 104 de Maastricht (interdisant le crédit public).

Le pouvoir doit être arraché à l’oligarchie. Dans ce combat, le recul écologique n’est pas une solution, mais une régression défaitiste face à l’ennemi. Ainsi, l’exploration spatiale « n’intéresse plus du tout » un Daniel Cohn-Bendit. Au contraire, nous sommes convaincus qu’une aventure aux frontières de soi-même et de la connaissance peut seule rendre l’homme plus humain et susciter cet essor politique voulu par Jaurès. Pour nous, si la Terre est le berceau de l’humanité, on ne peut passer toute sa vie dans son berceau. Un adulte est celui qui se lève, explore les espaces infinis et combat sans tricher l’injustice.

Jacques Cheminade


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