Jacques Cheminade, le 11 mars 2020 - Paris. La santé publique doit passer avant toute autre considération. C’est pourquoi j’estime qu’il est aujourd’hui nécessaire et justifié de reporter les élections municipales à une date où elles pourront se tenir dans des conditions satisfaisantes. De toute évidence, leur maintien les 15 et 22 mars, alors que sévit l’épidémie de coronavirus, ne garantirait pas ces conditions. En raison d’une part des risques de contamination, comme dans toute autre manifestation publique, et d’autre part, parce que leur déroulement en serait nécessairement faussé à la fois à l’échelle régionale, la participation électorale variant suivant les centres de propagation de l’épidémie, et selon l’âge des électeurs, les plus âgés hésitant davantage à se rendre dans des lieux publics, compte-tenu du danger que constitue pour eux le coronavirus. Le principe d’égalité serait ainsi nécessairement violé.
Nous ne pouvons toutefois en rester à un simple report. Pour avoir un sens, il doit s’accompagner d’une mobilisation nationale pour la santé publique. Il est d’abord nécessaire de mettre nos comportements quotidiens en accord avec la gravité de la crise. La manière dont de nombreux candidats et candidates, notamment à Paris, s’affichent en train de serrer les mains et de multiplier les bises, donne un exemple déplorable à une population à qui l’on conseille de ne pas le faire pour se protéger et protéger autrui. Bien davantage, la production et l’achat de tests permettant de mieux évaluer le nombre et la localisation des contaminés est une urgence absolue, de même que la recherche sur les vaccins et les médicaments. Au delà, le défi est de sauver notre système de santé et l’hôpital public, dont le dévouement et la compétence des personnels sont un exemple pour nous tous.
Enfin, plus fondamentalement, il est nécessaire de changer notre manière de penser et d’agir. Cette épidémie peut devenir ainsi un défi pour faire face au virus financier de la fausse monnaie et de la spéculation qui détruisent la texture même de notre société, à l’échelle nationale et internationale. L’Union européenne et notre gouvernement actuel ont démontré leur incapacité à prendre dans l’urgence les décisions qui s’imposent. C’est donc une mobilisation des peuples qui est indispensable pour changer la règle d’un jeu devenu criminel et destructeur. Une France médiatrice, inspiratrice et audacieuse doit, pour porter cette mobilisation, exercer une pression sur les quatre principaux dirigeants du monde et les membres du Conseil de sécurité des Nations unies afin qu’ils se réunissent de toute urgence et prennent les mesures de salut public indispensables pour lancer une politique économique de développement mutuel, un ordre mondial gagnant-gagnant. La paix et la santé du monde sont à ce prix.
MERCI DE SIGNER EN LIGNE L’APPEL DE L’INSTITUT SCHILLER
Il nous faut garantir que nos élections municipales puissent se dérouler dans un environnement national et mondial juste et apaisé, permettant un rapport fructueux entre la base et le sommet, la participation réelle de chacun à l’œuvre commune assurant que local, national, européen et international deviennent les niveaux d’une dynamique créatrice, et ne demeurent pas, comme c’est aujourd’hui malheureusement le cas, une agglomération d’égoïsmes destructeurs. Notre demande d’un report s’inscrit dans l’engagement que nous prenons d’y parvenir.
Il est, enfin, évident que l’Etat doit prendre à sa charge toutes les dépenses qui ont été effectuées par les candidats, sur présentation des pièces correspondantes. Un cas de force majeure est un cas de force majeure.