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« Modernisation » des règles de la présidentielle : un jour noir dans l’histoire de la Ve République

mercredi 6 avril 2016

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Paris, 5 avril 2016 — L’Assemblée nationale a adopté ce jour, à 18h25, la proposition de loi organique portée par Bruno Leroux et Jean-Jacques Urvoas, dite « de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle ».

Cette proposition de loi a été votée par 299 députés, soit 12 de plus que la majorité requise de 287 voix. Si 266 députés PS ont voté pour, elle n’a pu être adoptée que grâce au vote de 22 députés du groupe Les Républicains, en dépit des déclarations enflammées contre le projet et de la consigne donnée le matin même par Christian Jacob, appelant les députés de LR à l’abstention.

Seuls quelques rares socialistes récalcitrants, les députés de l’UDI, des radicaux de gauche, du Front de gauche et une petite majorité d’écologistes, ont vivement protesté et voté contre (142 voix).

Avec cette manœuvre, le gouvernement et le PS continuent à se soumettre à la loi des médias et aux puissances de l’argent qui les nourrissent.

Nous ne reviendrons pas ici sur les raisons qui nous font rejeter cette loi. Ce qui est certain, c’est que cette défaite consacre l’alliance des « grands partis » qui ferment le jeu à toute contestation de leurs privilèges.

Pourtant, dès octobre 2015, l’équipe de campagne de Jacques Cheminade avait interpellé les élus et alerté toute la presse nationale sur ce qui se préparait.

Une pétition non partisane, « Non au hold-up sur la présidentielle », dont Solidarité & Progrès était partenaire, avait réuni dès décembre plusieurs milliers de signatures de personnalités et de simples citoyens de tous bords, faisant connaître leurs légitimes raisons d’inquiétude aux députés et sénateurs de leur circonscription.

Dès décembre, les initiateurs de cette pétition avaient contacté tous les mouvements, partis et responsables susceptibles de s’opposer au verrouillage de la présidentielle, leur proposant dès décembre, sans obtenir de réponse, des actions communes dont une conférence de presse commune.

Ce n’est qu’à quelques jours du vote final, soit beaucoup trop tard, que soudainement, des appels furent publiés dans la grande presse et plusieurs pétitions virent le jour, dont une recueillant près de 100 000 signatures.

Quant au comité de journalistes affirmant vouloir « défendre le pluralisme des idées et la souveraineté populaire » (qui avait refusé de travailler avec nous), il s’est manifesté en solo à la dernière minute. Alors que le microcosme parisien était déjà parfaitement au courant, quelques députés ont même tenu une conférence de presse le matin du vote final pour informer la presse de leur opposition à cette loi !

Saluons néanmoins le courage du Sénat, de certains députés et de quelques journalistes consciencieux qui ont osé nager contre le courant dominant d’un silence complice.

Espérons que les Français sauront tirer toutes les conséquences de cette situation pour les combats à venir.

Service de presse : Alexandra Bellea-Noury
06 29 38 02 74 - courriel : presse jacquescheminade.fr


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