La France avec les yeux du futur

Nucléaire, Zemmour et condition humaine

mardi 19 octobre 2021

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À Alger, le 30 octobre 1943, Charles de Gaulle constatait : « La France a pu, de siècle en siècle et jusqu’au drame présent, maintenir à l’extérieur le rayonnement de son génie. Cela lui eût été impossible si elle n’avait eu le goût et fait l’effort de se laisser pénétrer par les courants du dehors. » Il est aujourd’hui nécessaire de rappeler ce caractère universel de notre République et, par delà, de notre histoire.

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Réparation, reconstruction, refondation, la feuille de route de Jacques Cheminade et Solidarité & Progrès, à lire ici.

Dans le monde, les pays les plus dépourvus et les peuples des autres nations sont livrés à l’ordre financier d’une oligarchie criminelle. Elle tue avec une perverse insensibilité. La priorité absolue est donc de libérer les peuples en réorientant l’émission de monnaie et de crédit au service du bien commun. Si cela paraît abstrait, l’asservissement par la dette ne l’est pas, ni pour les pays qui le subissent jusqu’à en mourir, ni pour nos concitoyens qui voient leur pouvoir d’achat diminuer et leurs dettes s’accroître.

L’on défend ici depuis longtemps les mesures nécessaires : ne plus soutenir les banques et les sociétés d’assurance qui spéculent sur les marchés financiers, rétablir une vraie Banque nationale émettant du crédit public en faveur des investissements du futur, et non pour entretenir un système prédateur condamné. Ces investissements du futur sont ceux qui correspondent à de nouveaux principes physiques qui engendrent des technologies produisant plus et mieux pour le plus grand nombre. C’est pour cela que le nucléaire fait partie de notre avenir. Non parce qu’il émet moins de CO2 mais parce qu’il est une étape dans le processus historique de la création humaine, associé au flux d’énergie le plus dense. Il incarne, non en tant que procédé donné mais en tant que dynamique évolutive, le caractère universel de notre République dans son amélioration continue. Il est l’instrument permettant à la fois de développer les pays les moins favorisés et d’étendre nos horizons dans l’espace. L’alternative des énergies renouvelables n’en offre pas la possibilité, du fait de leur moindre flux. Au contraire, elle implique un triage social et condamne à une dépopulation malthusienne.

En France, la soumission à cet ordre financier marque depuis plus de quarante ans notre histoire. C’est ce qu’un Marcel Gauchet appelle justement le « mitterrando-chiraquisme », « le consensus tacite de la gauche et de la droite de gouvernement à la fois sur la nécessité de s’adapter au nouveau contexte créé par la mondialisation et sur l’impossibilité de le dire franchement aux Français ». La politique est ainsi devenue l’art de nous tromper, avec une fausse Europe pour couverture : on fait semblant de préserver notre modèle social et « en même temps », on le détricote sans le dire. Notre pays a ainsi été désindustrialisé et réduit à un archipel d’individus et de communautés. La bonne nouvelle est que le mouvement des Gilets jaunes nous a fait comprendre la nature de cette exploitation. Reste à donner un sens à cette révolte, non en additionnant les mesures d’un programme, mais en jetant les bases d’un projet de société mobilisant ceux qui veulent y participer. C’est notre boulot. C’est le projet des Cercles citoyens.

Des sources qui mènent à des horizons plus généreux.

Sans ce double engagement, mondial et national, reste notre désastreuse campagne présidentielle, animée par Eric Zemmour et les médias complaisants. Il apparaît comme le provocateur capable de renverser la table. Le problème est que les autres lui emboîtent le pas : peur de l’autre, peur de la création humaine, pessimisme vert, noir, rouge ou rose. Répondons que le « grand remplacement » doit être celui de la caste politique qui a trahi notre souveraineté au profit d’une oligarchie dépourvue d’empathie humaine. Car si à partir de nos racines ne coulent pas des sources qui mènent à des horizons plus généreux, nous serons au mieux une petite excroissance au bout de l’Europe, au pire les complices d’une future guerre de tous contre tous, au sein de nous-mêmes et entre les peuples du monde.


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L’édito de Jacques Cheminade est publié tous les 15 jours dans le journal Nouvelle Solidarité.