Quiconque n’éprouve pas une profonde colère face à l’état du monde et de la France a perdu une part de son humanité. Quiconque ne fait rien de cette colère et renonce à tout engagement social en perd le reste.
Commençons par la situation du monde. Nous sommes face à une crise de civilisation. Les dirigeants des pays occidentaux ont créé ou laissé se créer partout une dictature financière qui martyrise les peuples et détruit les nations. Sous l’effet de sanctions américaines, le peuple syrien est soumis à la faim et à l’exil. Plus de 90 % des Syriens vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. Le Yémen subit les attaques de l’Arabie saoudite, avec notre complicité hypocrite. David Beasley, le président du Programme alimentaire mondial, a constaté sur place que les enfants y meurent de faim et de maladie. Comme en Syrie, le blocus vise les médicaments et les produits alimentaires. Les pays les plus riches, membres du G20, n’accordent que de misérables moratoires sur les dettes qu’ils ont laissé s’accumuler dans les pays les plus pauvres, alors qu’on accuse la Chine d’utiliser l’arme de la dette ! Partout dans le monde s’exerce la dictature criminelle des banques centrales, des mégabanques privées, des managers de fonds comme BlackRock et des accapareurs de données du numérique, les GAFAM.
Dans ces conditions, le risque de guerre devient imminent. Guerre cybernétique, guerre dans l’espace et menace d’embrasement nucléaire si rien n’est fait pour changer le cours des choses. Tulsi Gabbard, ancienne élue américaine démocrate, le dit comme je le dis ici. Aujourd’hui le danger est en Ukraine, où les mêmes intérêts occidentaux qui avaient déclenché les provocations du Maidan en 2014 sont à l’œuvre : Joe Biden et Victoria Nuland. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski réclame l’adhésion de son pays à l’OTAN et la reprise de la Crimée. Dans le cadre de l’opération Defender Europe 2021, l’OTAN déploie des forces aux frontières russes. La Russie mobilise des forces sur son territoire. Et puis Taiwan : sous prétexte du danger d’une Chine qui « rêverait de conquérir le monde », les Etats-Unis et la Grande-Bretagne continuent leurs provocations en mer de Chine. Angela Merkel et Emmanuel Macron multiplient les entretiens avec Vladimir Poutine et Xi Jinping mais, incapables de rompre avec leurs priorités géopolitiques et financières, ils se condamnent à l’impuissance.
Mon appel à une candidature d’union de toutes les forces possibles, pour une vraie Banque nationale, un système de crédit public au service des peuples et de l’économie réelle, un nouvel ordre économique international gagnant-gagnant, une séparation entre activités bancaires nécessaires et spéculations criminelles, est la seule arme efficace contre ce qui se passe dans le monde et détermine, en raison de la lâcheté de nos élites, ce qui se passe chez nous. Il a fallu que ce soit Philippe de Villiers qui nous dise que « l’Europe est trop petite pour la France ». C’est de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN que nous devons exiger la dissolution. Etre libres, ce n’est pas se réfugier derrière une ligne Maginot, c’est inspirer le monde, c’est devenir inspirateur et catalyseur.
La droite macronienne réprime davantage (recours aux drones dans la loi de « sécurité globale ») et prive le peuple des moyens de s’exprimer (suppression des cours d’assises pour juger les crimes passibles de 15 à 20 ans de réclusion criminelle). Ce qui reste de la gauche officielle ou officieuse rivalise avec LR en dissensions de tous ordres, comme si la France était un bac à sable.
Or la majorité des Français et des Françaises ne font confiance ni à Emmanuel Macron ni à Marine Le Pen. L’alternative est à saisir.
Rêve ! Bientôt le 1er mai. Par-delà les querelles politiciennes, les images de Jean-Pierre Luminet dans L’Obs et de Michel Tognini dans Le Figaro nous redonnent espoir que se lèvera une force contre l’obscurantisme ambiant, sauvant les murs porteurs de notre pays en le rebâtissant enfin à la hauteur de ce qu’il peut et doit être.