Paris, le 9 mars 2011 — Dans un article publié par L’Express le 2 février 2011, et également sur le site internet de ce magazine, Jacques Cheminade s’est trouvé gravement mis en cause. L’auteur y affirmait en effet que M. Cheminade, un « troublant personnage », aurait conseillé – par sympathie idéologique, puisque « leur combat était en partie le sien » – un ex-officier de la junte argentine suspecté de l’enlèvement et de l’assassinat d’une jeune Française.
Il a adressé à L’Express le droit de réponse suivant :
Je tiens à établir les faits :
- J’ai bien reçu à Paris, pendant environ trois heures, M. Olivera et deux personnes se présentant comme ses collaborateurs, qui désiraient me rencontrer au sujet de leur action devant la Cour européenne des droits de l’homme contre l’attaque par la Grande-Bretagne du croiseur argentin Général-Belgrano, lors de la guerre des Malouines en 1982. Un débat aux Communes, en 1984, après la déclaration d’un haut fonctionnaire anglais, avait révélé que le croiseur argentin était hors de la "zone d’exclusion" notifiée par Londres et sans danger pour la flotte britannique. 323 marins argentins furent tués.
Mis en garde par un journaliste sur les faits concernant Marie-Anne Erize et jugeant ces personnages "peu recommandables", j’ai alors signalé au ministère des Affaires étrangères leur présence en France et mes inquiétudes.
Tout s’est arrêté là en ce qui me concerne, je n’ai ni collaboré à leur requête ni ne les ai rencontrés ultérieurement. J’espère aujourd’hui que M. Olivera sera jugé dans un procès établissant clairement la responsabilité des criminels. - Le combat de ces Argentins n’était ni n’est en rien "en partie le mien". L’extrême-droite me répugne et je ne suis pas un "troublant personnage", mais le président d’un parti politique comme les autres, officiellement déclaré, ainsi que l’auteur de multiples articles et publications sur le site www.solidariteetprogres.org.
- Je n’ai jamais séjourné en Argentine depuis mon départ en février 1959, si ce n’est deux jours en avril 1971, sur le chemin de Santiago du Chili où je représentais la France à la session de la Commission économique pour l’Amérique latine, tenue du 25 avril au 5 mai 1971. Je ne suis jamais retourné en Argentine au cours des années qui ont suivi en raison de la nature des régimes en place.
Je regrette que votre article mentionne ma candidature aux élections présidentielles de 2012, sans rien dire de mes idées ni de mes propositions. »
A noter que dans ce droit de réponse de Jacques Cheminade, il avait supprimé une mention de sa sympathie personnelle pour Salvador Allende, car la législation française interdit d’inclure des éléments ne relevant pas strictement d’une réfutation des assertions.
Malgré cela, L’Express nous a fait parvenir la réponse suivante :
La personne en charge du dossier nous a indiqué que « nous ne donnons jamais de raisons [à nos refus], sinon L’Express serait criblé de droits de réponse ». La conséquence en est que pour obtenir la publication de notre droit, nous devons lancer une procédure longue et coûteuse que nous n’avons pas les moyens de nous permettre : « Selon que vous serez puissant ou misérable... »
Nous laissons nos lecteurs et les visiteurs de notre site juger sur pièces de l’objectivité de nos médias à grand tirage. Il est clair que cette mise en cause de Jacques Cheminade est apparue dans le contexte du lancement de sa campagne présidentielle. M. Broussard et L’Express tentent de faire vibrer une corde émotionnelle, sur la base de sous-entendus et de contre-vérités, ce qui porte à douter de leur honnêteté intellectuelle dans la juste dénonciation d’un crime épouvantable.