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Sainte-Mère-Eglise

mercredi 10 juillet 2013

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L’édito de Jacques Cheminade

Le parachutiste américain accroché au clocher de Sainte-Mère-Eglise, revu lors de ma tournée politique dans le Cotentin, m’a immédiatement paru à l’image actuelle de notre pays : situation précaire et risque couru, en même temps qu’espérance de libération. Un moment de suspens dans l’histoire mais qui ne peut durer...

Précarité : avec une réforme bancaire qui n’est qu’un simulacre et une austérité qu’on pratique sans en prononcer le nom, on se demande s’il y a vraiment un Président au bout du parachute élyséen.

Risque : son prédécesseur joue au mendiant du sarkhoton en espérant cyniquement, pour organiser son retour politique, un refinancement des mêmes établissements financiers que protège le gouvernement socialiste. C’est peut-être ce qu’on appelle une « concurrence libre et non faussée »  ?

Risque et précarité : les extrêmes se complaisent, eux, dans le rejet sans présenter aucun projet cohérent. Le pessimisme gagne ainsi les esprits, dans un climat qui devient vichyste, c’est-à-dire où la valeur même des mots est détruite par l’hypocrisie de ceux qui les prononcent.

Alors, cette fois, quelles forces salvatrices engendreront-elles un nouveau débarquement ? Certainement pas celles qui négocient le partenariat transatlantique euro-américain, visant à faire entrer le renard financier dans le poulailler mondial. Les Européens auraient dû arrêter la négociation d’un texte destructeur de nos acquis sociaux et de notre sens du service public ; au lieu de cela, ils se soumettent à ceux qui les espionnent.

Il faut reprendre la politique là où elle doit commencer : le service du bien commun et l’intérêt des générations futures en équipant l’homme et la nature. L’école, l’hôpital, le laboratoire, le logement et le service public sont ainsi ses priorités absolues. Elles ne peuvent se maintenir et s’étendre que par une hausse constante de la densité de flux d’énergie et du progrès technologique.

C’est là toute la cohérence d’un réel projet politique dont il faut tirer les conséquences. Nous sommes les seuls à le faire. D’abord en mettant à la pointe de notre combat la nécessité de couper les banques en deux, c’est-à-dire arrêter d’offrir la garantie de l’État aux opérations de pari financier et annuler les dettes illégitimes. Pour que l’économie puisse redémarrer en éliminant ce qui l’entrave. Puis en lançant du crédit public, à long terme et faible taux d’intérêt. Non pour financer des formes de production moins intensives, dans une « transition énergétique » qui serait de fait un recul, mais pour accroître les densités de flux d’énergie alimentant toute l’économie. Cela signifie un nucléaire citoyen, car les éoliennes, la géothermie ou le solaire ne peuvent assurer l’existence de l’industrie du futur. Cela signifie également un développement mondial intégré, dont des politiques communes en matière spatiale constitueront l’amorce. Il s’agit de substituer à la politique de l’oligarchie, qui conduit à la guerre et/ou à la destruction de l’économie et de toute la société, une politique de paix par le développement mutuel.

Évidemment, cette vision cohérente s’oppose à celle de l’oligarchie financière libérale, des populismes et des écologismes. Elle se définit par rapport à l’avenir, car il n’est pas d’issue qui ramène au passé, si ce n’est de consentir à sa propre destruction.

Le parachutiste de Sainte-Mère-Eglise a pu retourner à la bataille parce que ses camarades sont venus le libérer. Livré à ses seules ressources, il serait mort. Puisse son exemple nous servir de leçon : nous devons constituer une force politique inspiratrice défendant un projet offensif cohérent. Comme il n’en est pas d’autre, nous voici celle-là. Cela s’appelle un pari sur l’avenir, et c’est ce qui définit la part d’humanité que porte en lui tout être humain.

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L’édito de Jacques Cheminade est publié tous les 15 jours dans le journal Nouvelle Solidarité.


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