Paris, le 20 janvier 2014 — Apprenant que la France aurait manœuvré pour mettre en cause le survol de son territoire par l’avion devant transporter la délégation officielle du gouvernement syrien à la conférence de paix de Genève 2, les constatations suivantes s’imposent :
- La décision de notre gouvernement ne peut être interprétée que comme une manifestation de sa capacité de nuisance en vue de peser sur les négociations de Genève. En effet, autoriser le survol de son territoire par la délégation officielle syrienne ne revient en aucun cas à prendre parti pour le régime de Bachar el-Assad.
- La délégation gouvernementale syrienne et celle de la Coalition nationale syrienne doivent se réunir à Genève sous la présidence du négociateur international Lakhdar Brahimi. La France entend-elle ainsi faire pression sur cette présidence, dès avant l’ouverture des négociations ?
- M. Brahimi a convié une délégation du gouvernement iranien à Genève. La France saisira-t-elle cette occasion pour proposer un plan de paix par le développement mutuel pour toute l’Asie du Sud-Ouest, ou bien son intention est-elle d’exclure l’Iran de la négociation en posant des conditions préalables à sa participation ?
Ces questions sont fondamentales pour la paix dans le monde. Notre pays s’honorerait à en être le premier défenseur, et non à continuer à jeter des suspicions sur son attitude, notamment en raison de ses nouveaux liens avec l’Arabie saoudite, qui fomente et finance le djihadisme en Syrie.